










Europe, 2025. Le traditionnel "lundi au vendredi, 9h-17h" n'est plus un dogme intouchable. Partout sur le continent, une idée autrefois radicale fait son chemin dans le monde de l'entreprise : la semaine de quatre jours. Poussé par une quête de meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle et par la nécessité d'attirer les talents dans un marché du travail en tension, le concept est sorti des cercles militants pour devenir l'objet d'expérimentations à grande échelle. Les premiers résultats, notamment ceux des vastes programmes pilotes menés au Royaume-Uni, en Belgique et en Espagne, sont étonnamment positifs et pourraient préfigurer une transformation majeure de notre rapport au travail.

La plupart des expérimentations reposent sur le modèle "100-80-100", popularisé par l'organisation "4 Day Week Global" : 100% du salaire pour 80% du temps de travail, en échange d'un engagement à maintenir 100% de la productivité. Il ne s'agit donc pas de compresser cinq jours en quatre, mais bien de travailler moins, plus intelligemment.
Les entreprises participantes, issues de secteurs variés (tech, finance, industrie, restauration), ont dû repenser en profondeur leur organisation. Cela passe par la réduction drastique du temps passé en réunions inutiles, l'optimisation des processus grâce à la technologie, et une plus grande autonomie accordée aux salariés. "Le jour de congé supplémentaire n'est pas un cadeau, c'est le fruit d'une meilleure efficacité collective les quatre autres jours", explique la DRH d'une PME allemande ayant adopté le modèle.
Les données issues des premiers programmes pilotes sont convergentes et largement positives. Pour les entreprises : La grande majorité des sociétés ayant testé le modèle ont décidé de le pérenniser. Elles rapportent une augmentation de la productivité, une baisse significative du taux d'absentéisme et de turnover, et un avantage considérable en termes de marque employeur pour attirer les meilleurs profils. Pour les salariés : Les bénéfices sont encore plus nets. Les enquêtes montrent une réduction spectaculaire des niveaux de stress et de burn-out, une amélioration du sommeil et de la satisfaction générale dans la vie. Ce jour libre supplémentaire est massivement utilisé pour s'occuper des enfants ou des parents âgés, pour se former, faire du sport ou s'engager dans des activités associatives. Pour la société : Certains rapports préliminaires suggèrent même des bénéfices sociétaux plus larges, comme une meilleure égalité des genres (les hommes utilisant ce temps pour s'impliquer davantage dans les tâches domestiques) et une légère réduction de l'empreinte carbone (moins de trajets domicile-travail).
Conclusion La semaine de quatre jours n'est pas une solution miracle applicable à tous les secteurs (notamment ceux qui exigent une présence continue comme la santé). Cependant, les expérimentations européennes de 2024-2025 prouvent qu'elle est une option viable et désirable pour une part importante de l'économie. Elle représente un changement de paradigme, passant d'une culture du présentéisme à une culture du résultat et de la confiance. Alors que l'Europe est confrontée à des défis de productivité et de bien-être au travail, la semaine de quatre jours pourrait bien être l'une des innovations sociales les plus importantes du 21e siècle.