










Paris, automne 2025. L'Élysée semble calme, mais dans les couloirs du pouvoir et les états-majors des partis, l'atmosphère est électrique. Le second et dernier mandat d'Emmanuel Macron n'est pas terminé, mais dans les esprits, l'après est déjà là. La question "Qui pour 2027 ?" n'est plus un tabou, elle est l'obsession qui guide les stratégies, les alliances et les trahisons. La scène politique française, atomisée par dix ans de macronisme, se reconfigure à grande vitesse dans une course de fond où chaque camp affûte ses armes et ses champions.
Le principal défi pour le camp macroniste est de survivre à son créateur. Sans dauphin naturel évident et avec une base idéologique hétéroclite, le risque d'implosion est majeur. Plusieurs figures tentent néanmoins de s'imposer. Édouard Philippe, depuis sa mairie du Havre, cultive une image d'homme d'État et une popularité solide à droite. Son parti, Horizons, lui sert de rampe de lancement. Il joue la carte de la stabilité et de la continuité régalienne, espérant rassembler une droite modérée orpheline. Gérald Darmanin, l'ambitieux ministre de l'Intérieur, se positionne sur un créneau plus populaire et sécuritaire, cherchant à parler aux classes populaires et à mordre sur l'électorat de Marine Le Pen. D'autres, comme Bruno Le Maire, misent sur leur bilan économique et leur stature internationale, mais peinent à créer une dynamique personnelle.
Face à un camp présidentiel divisé, les oppositions voient une opportunité historique. À l'extrême droite, Marine Le Pen prépare ce qu'elle espère être sa dernière et victorieuse campagne. Bénéficiant d'une stratégie de "dédiabolisation" bien ancrée et d'une base électorale solide, elle apparaît pour beaucoup comme la favorite des sondages. Elle axe son discours sur le pouvoir d'achat et l'identité, cherchant à éviter les faux pas qui lui ont coûté la victoire par le passé. La question de la montée en puissance de Jordan Bardella à ses côtés reste une dynamique à surveiller.
À gauche, la fragmentation reste le principal obstacle. La NUPES, l'alliance de 2022, a vécu. Jean-Luc Mélenchon, bien que toujours influent, semble laisser la place à une nouvelle génération. Des figures comme François Ruffin tentent d'incarner une gauche plus sociale et ancrée dans les territoires, tandis que d'autres, issus du Parti Socialiste ou des Écologistes, cherchent à construire une alternative sociale-démocrate crédible, capable de parler au-delà de leur électorat traditionnel. Mais pour l'instant, aucune personnalité ne parvient à s'imposer comme le leader incontesté capable d'unir ce camp éclaté.
Quant à la droite républicaine (Les Républicains), elle lutte pour sa survie, prise en étau entre le macronisme et le Rassemblement National. Elle cherche désespérément un leader et une ligne politique claire pour exister en 2027.
Conclusion La bataille pour 2027 est une équation à multiples inconnues. Le paysage politique français est plus ouvert et imprévisible que jamais. La capacité du camp présidentiel à gérer sa succession, la dynamique du duel attendu avec l'extrême droite, et la possibilité d'une reconstruction de la gauche ou de la droite de gouvernement seront les clés du scrutin. Une chose est sûre : la campagne présidentielle ne commencera pas en 2026, elle a déjà commencé.