










Introduction Loin d'être une simple compétition de football, la Coupe d'Afrique des Nations (CAN) est devenue l'un des événements les plus stratégiques du continent. Chaque édition est une opportunité pour le pays organisateur de briller sur la scène internationale, de moderniser ses infrastructures et de stimuler son économie. Alors que les regards se tournent vers la préparation de l'édition 2027, co-organisée par le Kenya, l'Ouganda et la Tanzanie, il est clair que les enjeux dépassent de loin le cadre sportif. La CAN est un puissant outil de diplomatie, un catalyseur de fierté nationale et un pari économique majeur.

<h2>Un accélérateur de développement d'infrastructures</h2> L'organisation d'une CAN impose un cahier des charges rigoureux de la part de la Confédération Africaine de Football (CAF). Les pays hôtes doivent disposer de stades aux normes internationales, mais aussi d'hôtels, d'aéroports, de routes et d'hôpitaux capables d'accueillir des dizaines de milliers de supporters, de journalistes et de délégations officielles. Pour l'alliance "Pamoja" (Kenya, Ouganda, Tanzanie), cela représente un formidable coup d'accélérateur pour des projets d'infrastructures qui auraient autrement mis des années à se concrétiser. De la rénovation du Moi International Sports Centre à Nairobi à la construction de nouvelles routes reliant les trois pays, les investissements sont massifs. Le défi est de s'assurer que ces infrastructures ne deviennent pas des "éléphants blancs" après la compétition, mais qu'elles soient intégrées dans une vision de développement à long terme, profitant aux populations locales.
<h2>Le "soft power" et la diplomatie par le football</h2> La CAN est une vitrine exceptionnelle. Pendant un mois, les projecteurs du monde entier sont braqués sur le pays organisateur. C'est une occasion unique de promouvoir une image positive, dynamique et moderne, loin des clichés souvent associés au continent. Une organisation réussie renforce la crédibilité et l'attractivité du pays, stimulant le tourisme et les investissements étrangers. Pour l'édition 2027, la co-organisation est en soi un message politique fort. Elle démontre la capacité des pays d'Afrique de l'Est à collaborer, renforçant l'intégration régionale au sein de la Communauté d'Afrique de l'Est (CAE). C'est un acte de diplomatie puissant, qui montre un visage uni et solidaire.
<h2>L'impact économique : entre retombées et risques budgétaires</h2> L'impact économique d'une CAN est un sujet de débat. À court terme, l'événement génère des revenus importants dans les secteurs de l'hôtellerie, de la restauration, des transports et des télécommunications. Il crée des milliers d'emplois temporaires et stimule la consommation locale. Cependant, le coût de l'organisation est colossal et le retour sur investissement n'est pas toujours garanti. Le risque de dérapage budgétaire est réel, et les dépenses publiques engagées pour la CAN peuvent se faire au détriment d'autres secteurs prioritaires comme la santé ou l'éducation. La clé du succès économique réside dans la capacité à attirer le secteur privé pour financer une partie des infrastructures et à maximiser les retombées touristiques bien après le coup de sifflet final.
Conclusion La CAN est bien plus qu'une série de 52 matchs de football. C'est un projet de développement national et un exercice de "nation branding" à grande échelle. Pour le trio Kenya-Ouganda-Tanzanie, l'édition 2027 est un test majeur. S'ils réussissent leur pari, ils auront non seulement offert un spectacle sportif mémorable, mais aussi posé des jalons importants pour leur développement économique et renforcé leur stature sur la scène continentale et mondiale. Le football, une fois de plus, prouve qu'il est un miroir puissant des ambitions et des défis de l'Afrique.