










Le Canada est traditionnellement un fervent défenseur du multilatéralisme et des alliances internationales. Cependant, la montée des tensions géopolitiques et les pressions croissantes des États-Unis sur les dépenses de défense de l'OTAN placent Ottawa dans une position délicate. En tant que membre fondateur de l'Alliance atlantique, le Canada est censé consacrer 2 % de son PIB à la défense, un objectif qu'il n'a jamais atteint. Cette situation expose le pays à des critiques de la part de ses alliés, en particulier des États-Unis, qui exigent un partage du fardeau plus équitable.

La question des dépenses militaires n'est pas seulement un enjeu de crédibilité internationale pour le Canada ; elle est aussi un débat de politique intérieure. Le gouvernement fédéral, qui a mis l'accent sur les programmes sociaux et la lutte contre les inégalités, est confronté à un dilemme budgétaire. Augmenter les dépenses militaires de manière significative signifierait réduire les fonds alloués à d'autres priorités, comme les soins de santé ou la transition énergétique. De plus, la population canadienne est historiquement moins encline que celle des États-Unis à soutenir une posture militaire agressive.
Au-delà de l'OTAN, le Canada doit également revoir ses relations avec son voisin du sud. La politique protectionniste de la nouvelle administration américaine, notamment l'imposition de tarifs douaniers sur des produits canadiens, a mis à mal les fondations du libre-échange. Ottawa est forcé de diversifier ses partenariats commerciaux, notamment en Asie et en Europe, pour réduire sa dépendance à l'égard du marché américain. Cela ne va pas sans défis, car l'économie canadienne est profondément intégrée à celle des États-Unis.
En parallèle, le Canada cherche à jouer un rôle distinctif sur la scène mondiale. Il se positionne comme un leader en matière de diplomatie climatique et de promotion des droits de l'homme. Cependant, l'efficacité de cette stratégie est mise en question par son incapacité à respecter ses engagements envers l'OTAN. Certains experts estiment que le Canada doit choisir entre une posture de "puissance morale" et celle de "puissance militaire crédible". Le premier ministre et son gouvernement doivent trouver un équilibre entre ces deux rôles, tout en gérant les attentes de l'opinion publique et les pressions internationales.
En conclusion, la politique étrangère du Canada est à un moment de bascule. Le pays ne peut plus se permettre d'être un "passager clandestin" de la sécurité internationale. Les défis posés par l'OTAN, les États-Unis et le contexte géopolitique mondial l'obligent à faire des choix difficiles. L'avenir de l'influence canadienne sur la scène mondiale dépendra de sa capacité à réconcilier ses idéaux de diplomatie et de multilatéralisme avec les réalités de la puissance et de la sécurité. La manière dont le Canada relèvera ce défi définira son identité internationale pour les années à venir.