










Sous sa nouvelle administration, le Brésil a opéré un virage diplomatique majeur. Après une période de repli sur soi, le pays a fait un retour remarqué sur la scène internationale, cherchant à se positionner non pas comme une simple puissance régionale, mais comme un acteur clé de l'ordre mondial émergent. Cette stratégie, souvent qualifiée de diplomatie de la "puissance douce", mise sur l'influence culturelle, la médiation et la coopération Sud-Sud, plutôt que sur la confrontation. L'un des piliers de cette nouvelle politique est le renforcement de son rôle au sein des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud).
Le Brésil s'est donné pour mission de promouvoir un monde multipolaire, dans lequel les nations émergentes ont une voix plus forte. Lors des récentes réunions des BRICS, le président brésilien a insisté sur l'importance de la coopération économique, notamment en matière de commerce et de financement du développement, comme alternative aux institutions financières dominées par l'Occident. Il a également poussé pour une plus grande coordination sur des dossiers clés, comme la réforme des Nations Unies ou la lutte contre le changement climatique. Ce faisant, le Brésil se positionne comme un pont entre le Sud et le Nord, capable de dialoguer avec toutes les parties.

Cependant, cette approche n'est pas sans difficultés. Le Brésil doit naviguer entre les rivalités entre les grandes puissances, notamment entre les États-Unis et la Chine, pour ne pas être perçu comme un simple allié de l'une ou l'autre. La Chine est le premier partenaire commercial du Brésil, ce qui rend toute critique difficile. En même temps, les liens historiques, culturels et économiques avec les États-Unis restent profonds. Le Brésil cherche donc à diversifier ses partenariats sans s'aliéner ses alliés traditionnels.
À l'échelle régionale, le Brésil reprend son rôle de leader en Amérique latine. Le président a renoué le dialogue avec les dirigeants des pays voisins, y compris ceux qui ont des gouvernements aux idéologies différentes. L'objectif est de reconstruire les institutions régionales affaiblies et de trouver des solutions communes à des problèmes partagés, comme la migration, la sécurité et la déforestation. L'initiative de relancer la Communauté des États latino-américains et caribéens (CELAC) en est un exemple.
Le Brésil a également mis la question du changement climatique au cœur de sa diplomatie, en faisant de la protection de l'Amazonie une priorité internationale. Il cherche à mobiliser des fonds et à coordonner les efforts avec les pays voisins pour lutter contre la déforestation. Cette nouvelle approche est un atout pour le Brésil, qui cherche à redorer son image après des années de politiques environnementales controversées.
En conclusion, le Brésil est de retour sur la scène mondiale. Sa diplomatie de la "puissance douce" au sein des BRICS et son leadership retrouvé en Amérique latine en font un acteur incontournable de la nouvelle géopolitique. Le défi pour le pays est de maintenir l'équilibre entre ses aspirations de leader mondial, ses intérêts nationaux et les attentes de ses partenaires. La capacité du Brésil à réussir dans cette voie complexe déterminera non seulement son propre destin, mais aussi celui de l'Amérique latine tout entière.